Découvrez le château de Pont-Saint-Pierre, dit Château de Logempré (loge en pré), édifice du XVe siècle situé dans le département de l’Eure. Délaissé depuis plusieurs décennies, son état s’est fortement dégradé. Le diagnostic est formel : le château est en péril.

L’association « Les amis du château de Pont-Saint-Pierre » est née en 2024 pour soutenir le projet et faire connaître le site.

C’est tout un territoire qui se mobilise autour de la réhabilitation du lieu !

Logé dans un écrin de verdure de 23ha traversé par l’Andelle, le château de Pont-Saint-Pierre est aujourd’hui l’un des rares châteaux dans l’Eure possédant des douves en eau. Il a la particularité d’être une île dans une île. La parcelle du château est elle-même bordée de part et d’autre par la rivière Andelle et son canal (vestige de l’activité industrielle de la vallée).

La blancheur de ses pierres de Seine est saisissante. Elle contraste avec le vert des arbres bicentenaires qui l’entourent. Des éléments remarquables tels que le sol de l’ancienne chapelle constitué de carreaux évoquant  ceux du Pré d’Auge (production du XVème siècle) et sa fenêtre à arc brisé, ou l’escalier majestueux d’époque XVIIIème siècle, participent à la richesse historique, artisanale et esthétique de ce monument.

Le château de Pont-Saint-Pierre, emblème de la première baronnie normande, porte en ses murs un millénaire d’histoire. C’est sous Guillaume le Conquérant que le premier château de Pont-Saint-Pierre voit le jour, en tant que forteresse stratégique.

Lors de la guerre de Cent Ans, le château est détruit pour freiner l’avancée anglaise, puis reconstruit grâce à un crédit de 20 000 livres-or accordé par le roi de France Charles V.

En 1418, le roi Henri V d’Angleterre s’en empare durant sa conquête de la Normandie, avant qu’il ne soit incendié lors de la reconquête française.

Le château devient alors la demeure des seigneurs de Roncherolles pendant près de trois siècles. Le roi Henri IV y séjourne en compagnie de Gabrielle d’Estrées.

Après les Roncherolles, le château devient propriété d’Anne-Pierre Montesquiou-Fézensac, issu de la famille d’Artagnan, académicien français et général des armées de la révolution. Puis il est acquis par Louis Caillot de Coqueréaumont, Président de la Cour des Comptes de Normandie. D’autres propriétaires, issus tant de la noblesse (d’Houdemare de Vandrimare) que de l’industrie (Descamps-Beghin), se succèdent, dont deux deviendront maires de la commune.

Phot. A. Lavergne, Vernon

En 1946, le château servira de décor à une scène du film « Pas si bête », avec Bourvil en tête d’affiche!